RDC-Télécoms : l’ARPTC favorise largement la fraude, révèle son ancien employé

Serge Ndjoli est un ingénieur en système d’informations, réseaux et Télécoms qui a obtenu son master au Maroc. Il a travaillé à l’Autorité de Régulation de la Poste et Télécommunication (ARPTC) de 2010 jusque fin 2015. Ce congolais s’est exilé en France après des ennuis avec sa hiérarchie au sujet, confie-t-il à scooprdc.net, d’une enquête qu’il mènerait sur la fraude opérée par les sociétés des télécoms, laquelle fait perdre beaucoup d’argent en termes des millions au Trésor public. Tout se fait, selon Serge Ndjoli, avec la bénédiction de l’ARPTC qui est sous la bonne protection de la Présidence de la République. De la minoration des appels au phénomène Sim Box, l’APRTC est embourbée pieds et mains liés dans cette maffia, selon les révélations de Serge Ndjoli qui a personnellement contacté scooprdc.net à la suite de son article sur la dénonciation de non-paiement des 65 millions de dollars américains par Vodacom pour renouveler sa licence d’exploitation expirée depuis le 02 janvier dernier.

D’après Serge Ndjoli, le système de contrôle de flux installé par la société THALÈS France, ce projet qui devait aider à déterminer la volumétrie des appels chez les opérateurs des télécommunications n’a jamais donné satisfaction. Son fonctionnement devait permettre à l’ARPTC de récupérer le volume d’appel chez les opérateurs pour calculer la taxation en installant des sondes au niveau de MSC des opérateurs pour récupérer les flux des appels de manière automatique. Ensuite  les informations récupérées devaient être transmises dans les serveurs se trouvant au 20ème étage de l’immeuble Sozacom où se trouve le local technique de l’ARPTC. Une fois stockées, le système  est capable de traiter ces données arrivant en format CDR chaque seconde pour les transformer à des chiffres comme les nombres de minutes d’appels pour chaque opérateur. C’est ce qu’on appelle la volumétrie. Mais ce système n’est que de nom, selon la source de scooprdc.net, car il ne marche pas suivant le cahier de charge ou sa conception fonctionnelle. Serge Ndjoli soutient que les autorités de l’ARPTC  ont tout fait pour que ce système soit obsolète et qu’aujourd’hui elle fait la collecte des données chez les opérateurs des télécoms avec un simple Disque dur. Et c’est à ce niveau que la fraude est flagrante caractérisée par la minorisation du flux des appels, révèle Serge Ndjoli. Et d’ajouter que « cette minorisation est encouragée par les autorités de l’ARPTC qui reçoivent des pots de vin consistants ».

Vodacom, Orange et Airtel : des grands Sim Boxers…

Si Vodacom a installé des serveurs à Gisenyi au Rwanda pour détourner les appels internationaux entrants en RDC, Airtel et Orange ont installé les leurs en Ouganda. Ce sont leurs getways, explique Serge Ndjoli, qui font que les appels téléphoniques aussi subissent cet aiguillage de simboxing partant de l’Est de la RDC. Tout ça parce qu’il n’y a pas de getway national efficace qui doit faire sortir et faire entrer les différentes communications dans le cyberespace congolais.

S’agissant de Vodacom, Serge Ndjoli démontre que quand l’on fait le ping pour vérifier tous ceux qui sont connectés sur Vodacom par réseau mobile, on constate que tous les pings sont orientés vers MTN, une société basée au Rwanda. Pour cela, Vodacom s’est bien équipée à Goma avec des BTS de liaison. Quant à Orange, elle opère à travers LIQUID TELECOMS, basée en Ouganda qui se connecte au Congo par Bukavu et Goma. Mêmement pour Airtel qui se livre au même exercice, toujours à partir de l’Ouganda. Ces sociétés qui font la téléphonie IP, ont chacune sa porte d’entrée et de sortie. « Le le gouvernement congolais ne contrôle rien », déplore Serge Ndjoli.

Face à cette passivité à outrance, outre le manque à gagner énorme occasionné par le phénomène Sim box, beaucoup d’hôtels de Goma tout comme de Bukavu utilisent la connexion VSAT provenant du Rwanda et de l’Ouganda. Cette connexion méconnue du Congo ne rapporte malheureusement rien au Trésor public. Et c’est une perte en beaucoup de millions de dollars américains.

Owandi.

  • Bendélé Ekweya té

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